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Il Furibondo ou les tribulations d'un italien à Londres.


 

Œuvres de Francesco Geminiani (1687-1762), Arcangelo Corelli (1653-1713), Georg Friedrich Haendel (1685-1759), Charles Avison (1709-1770)


L’Escadron Volant de la Reine s’envole pour le Royaume-Uni, à la rencontre de Francesco Geminiani.

L’Angleterre du XVIIIe siècle naissant découvre la musique italienne et les trésors dont elle dispose. A chaque coin de rue les théâtres proposent leur programmation d’opéra, et rivalisent entre eux d’originalité et de folie… Nombreux y sont les musiciens italiens venus profiter de cet Eldorado. Parmi eux, un grand nombre de violonistes jouent, publient et enseignent le violon « à l’italienne », c'est-à-dire dans le style du grand Corelli. Ils constituent un répertoire dédié à l’orchestre à cordes, empreint d’opéra : le concerto grosso importé d’Italie se pare d’ouvertures, de récitatifs, de danses champêtres et autres prestissimos effrénés…

Francesco Geminiani est de ceux-là : violoniste originaire de Lucca, il nous laisse une œuvre aussi mouvementée que sa vie. Il quitte Rome en 1714 pour s’installer à Londres, où il devient très vite un violoniste renommé. En 1725, il participe à la création de la Philo-Musicae et Architecturae Societas, une loge maçonnique dédiée à l’interprétation de la musique instrumentale italienne, qui lancera une souscription pour la publication de son 1er opus de concerti grossi (arrangés d’après les sonates pour violon d’A.Corelli). Mais malgré de nombreuses offres, Francesco Geminiani, surnommé Il Furibondo par ses élèves en raison de son expressivité débordante, n’accepte aucun emploi permanent auprès d’un prince. Musicien « free-lance », il doit donc multiplier ses activités -pas toujours très licites- pour subvenir à ses besoins : publications d’œuvres et de traités, enseignement, recel de tableaux. On le suit donc de Londres à Paris, puis à La Haye et pour finir Dublin. Les dernières années de sa vie sont marquées par une énigme encore non résolue : son dernier manuscrit lui a été dérobé, le privant d’une précieuse source de revenus, sans qu’on ne puisse jamais retrouver le coupable, ce qui, dit-on, accéléra son trépas.

L’Escadron Volant de la Reine raconte en musique cette vie romanesque, en élaborant un opéra instrumental à partir de ses œuvres les plus marquantes, dont beaucoup sont encore aujourd’hui inédites. Les instruments prennent la place des chanteurs pour mener l’action et exprimer les émotions les plus riches et diverses, tandis que la liberté de forme contenue dans les œuvres de Geminiani nous mène en un instant du plus profond désarroi à la plus innocente félicité… Ce dramma per musica instrumental reprend la structure d’un opéra haendélien : ouverture, ballet, scène champêtre, tempête, sommeil ou chant de déploration en mêlant des œuvres de notre Furibondo, de Haendel et d’Avison.


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